jeudi, 18 décembre 2014

Photos de l'exposition au Musée jurassien des Arts

JOURNAL

PIVOINE
LA FLEUR QUI NE VOULAIT PAS MOURIR

Photos prises du 6.6 2013 – 7.10.2014

Elle fut la complice d’un temps difficile, un cadeau de Béatrice. Parfois je photographie les fleurs reçues pour les offrir à mon tour à leur généreux donateur.

Pivoine, haut perchée sur sa tige bien droite, tel un oiseau suspendu dans l’air, n’en finissait pas de grandir. Dans un premier temps, telle une mère, elle accompagna l’éclosion de son bourgeon. Au fil des jours, j’assistais aux mouvements lents, délicats, silencieux d’une fleur aux couleurs chatoyantes qui n’en finissait pas de s’épanouir. Beauté éclatante, parfaite, mystérieuse surtout.

Ont apparu alors de subtiles flétrissures sur ses pétales. Les étamines frivoles d’autrefois ont commencé à courber légèrement la tête. Au moindre courant d’air, quelques flocons d’or rejoignaient un lit de pétales. Elle semblait retenir la vie tant qu’elle pouvait, la fleur. De mon côté, je m’attachais à celle qui en silence me dévoilait ce que nous sommes en train de vivre sans nous en rendre compte.

Les rides s’approfondissaient. J’y voyais des larmes même. Impuissante, j’assiste à cette lente agonie. Je continue de la voir belle, forte, d’une puissante fragilité et mon admiration pour elle ne cesse d’augmenter. Il y a des semaines qu’elle m’accompagne.

Fidèlement je reste auprès d’elle, patiente, je la contemple, je la photographie, je l’aime et sais qu’elle aussi va mourir. Comme le martinet, elle meurt haut perchée sur sa tige à peine recourbée.

Ainsi est la vie,
qui vient et qui s’en va

Jeanne Chevalier

                                
 

                                                           





                                                         






                                                           

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